Pour les dirigeants de SAS ou SASU, l’optimisation salaire/dividendes constitue une véritable décision stratégique. Ce dosage influence à la fois la trésorerie de l’entreprise, la fiscalité personnelle du président et sa protection sociale.
Avec la revalorisation du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) à 47 100 € en 2025, il devient crucial d’adapter sa stratégie de rémunération à ce nouveau contexte afin de maximiser les avantages fiscaux et sociaux.
1. Salaire ou dividendes : deux logiques bien distinctes
Ces deux formes de rémunération n’obéissent pas aux mêmes règles. L’optimisation salaire/dividendes consiste justement à trouver le bon équilibre entre salaire et dividendes pour maximiser la protection sociale tout en réduisant la charge fiscale.
| Salaire | Dividendes | |
| Régime social | Soumis aux cotisations sociales (environ 70 à 80 % du net) | Soumis au PFU (Flat Tax 30 %) ou au barème de l’IR sur option |
| Protection sociale | Oui (maladie, retraite, maternité/paternité, indemnités journalières) | Non |
| Coût pour la société | Plus élevé | A nuancer selon le résultat |
| Conditions de versement | Fixées librement par le président (décision interne) | Soumises au résultat distribuable- Approbation entre mars/juin de l’année suivante |
| Fiscalité personnelle | Impôt sur le revenu + prélèvements sociaux | PFU ou barème progressif selon l’option choisie |
- Le salaire assure une protection sociale complète mais alourdit les charges de l’entreprise.
👉 Pour évaluer précisément le coût global d’une rémunération, vous pouvez utiliser le simulateur dédié aux dirigeants de SAS proposé par l’URSSAF juste ici.
- Les dividendes, eux, sont fiscalement plus avantageux mais ne donnent droit à aucune couverture sociale.
En pratique, la solution la plus efficace reste souvent une combinaison des deux : un salaire de base pour sécuriser la protection sociale et des dividendes pour optimiser la rémunération nette.
2. Les leviers pour bâtir une rémunération équilibrée
a) La situation financière de l’entreprise
Les dividendes ne peuvent être versés qu’en cas de résultat bénéficiaire et de réserves disponibles. Une distribution trop importante peut affaiblir la trésorerie et freiner la croissance de l’entreprise. Il est donc essentiel de raisonner à long terme et de préserver la capacité d’investissement.
b) La protection sociale du dirigeant
Se rémunérer uniquement en dividendes permet certes de réduire les charges sociales à court terme, mais cela expose à plusieurs risques :
- absence de couverture maladie et maternité,
- pas de validation des trimestres de retraite,
- aucune indemnité journalière en cas d’arrêt de travail.
Un salaire minimum (même modeste) reste indispensable pour sécuriser ces droits fondamentaux. En pratique, le seuil annuel pour valider ses 4 trimestres de retraite est fixé à 7 128 € de revenus
c) La fiscalité personnelle et familiale
Le choix entre le PFU (30 %) et le barème progressif de l’impôt sur le revenu dépend de la tranche marginale d’imposition et de la composition du foyer fiscal.
Une simulation personnalisée permet souvent d’identifier le scénario le plus avantageux.
d) Exploiter les dispositifs complémentaires
Épargne salariale (PEE, PER, intéressement, participation), frais kilométriques, autres refacturations (loyer, etc.) et mise en place éventuelle d’une holding. Ces dispositifs permettent d’optimiser la rémunération du dirigeant tout en restant fiscalement encadrés et flexibles.
3. Focus 2025 : la taxe PUMA, un point de vigilance
La taxe PUMA (Protection Universelle Maladie), aussi appelée cotisation subsidiaire maladie, vise les personnes qui perçoivent peu de revenus d’activité mais des revenus du capital élevés.
Elle concerne de nombreux dirigeants de SAS/SASU ne se versant pas ou très peu de salaire.
En 2025, les seuils à connaître sont :
- 20 % du PASS = 9 420 € → seuil minimum de revenus d’activité ;
- 50 % du PASS = 23 550 € → seuil de revenus du capital au-delà duquel la taxe peut s’appliquer.
Taux : 6,5 % sur la fraction excédant les seuils.
Solution : verser un salaire annuel d’au moins 9 420 € pour éviter cette contribution.
Ce mécanisme empêche les stratégies consistant à vivre uniquement de dividendes sans participer au financement du système de protection sociale. La part des dividendes versés qui excède 10 % du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant est assujettie aux cotisations sociales.
4. Les bonnes pratiques pour une stratégie cohérente
- Verser un salaire minimum pour valider la couverture sociale et éviter la taxe PUMA.
- Distribuer des dividendes raisonnables, en cohérence avec le résultat et la trésorerie.
- Analyser sa fiscalité personnelle avant de choisir entre PFU et barème progressif.
- Exploiter les dispositifs complémentaires : épargne salariale, avantages en nature, holding.
- Penser à long terme : retraite, santé, investissement et pérennité de l’entreprise.
Conclusion
L’optimisation salaire/dividendes en SAS ne se résume pas à une question de fiscalité. Il s’agit d’un équilibre entre coût pour l’entreprise, protection sociale et fiscalité personnelle.
En 2025, avec les nouveaux seuils du PASS et la vigilance accrue autour de la taxe PUMA, la stratégie de rémunération doit être pensée avec rigueur.
Chaque situation étant unique, il est vivement recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable pour bâtir une approche sur mesure, durable et fiscalement optimisée.


